Archives de catégorie : Dino Risi

« Parfum de femme » film de Dino Risi ( 1975)

Comédie dramatique réalisé en 1974 par Dino Risi
Avec Vittorio Gassman , Vernon Dobtcheff , Agostina Belli
Date de sortie : 24 septembre 1975

SYNOPSIS

Fausto, un ancien capitaine d’infanterie, vit à Turin avec une vieille parente et un chat castré. Un accident, survenu sept ans auparavant au cours de grandes manoeuvres, lui a fait perdre la vue et la main gauche. L’armée met à sa disposition pendant une semaine Giovanni, un jeune soldat, qu’il surnomme aussitôt Ciccio et qu’il emmène dans un voyage de Turin à Naples. Ciccio découvre un homme cynique et agressif, inaccessible à toute pitié, dont il doit subir les incessants caprices. Toujours soigné de sa personne et très fier de ses succès auprès des dames, Fausto semble deviner tout ce qui se passe et surtout, repérer les femmes à leur parfum charnel…

LA CRITIQUE TV DE TELERAMA DU 27/12/2008

Film de Dino Risi (Profumo di donna, Italie, 1974). Scénario : Ruggero Maccari et D. Risi, d’après Giovanni Arpino. Image : Claudio Cirillo. Musique : Armando Trovajoli. 105 mn. VM. Avec Vittorio Gassman : Fausto. Alessandro Momo : Giovanni (Ciccio). Agostina Belli : Sara.

Genre : comédie dramatique.

Un jour de manoeuvres, une bombe a explosé entre les mains de Fausto, fringant capitaine de cavalerie. Et cet homme à femmes, ce bel arrogant, a brutalement plongé dans la nuit. Nuit de la cécité, du cynisme et du désespoir. L’armée lui ­« prête » un guide, Giovanni, ordonnance de 18 ans…

Dionysiaque, impérial, Vittorio Gassman plane comme un orage sur le reste de la distribution. Il a ses formidables coups de tonnerre et ses averses brutales, ses ombres menaçantes, ses brèches de lumière. Cet aveugle féroce, ambigu et fort en gueule, qui se croit avili par son infirmité, qui traque la beauté des femmes à l’odeur, les hume comme des fleurs et les renifle comme un chien, c’est peut-être le rôle de sa vie, le plus subtil, le plus chavirant.

Fascinée, rivée à ses superbes ridicules, à ses moments d’abrupt désespoir, la caméra­ le suit dans toutes ses outrances. A ses côtés, le petit enseigne paraît étrangement neutre, vierge. Un « puceau », un être neuf, face à ce grand blessé de la vie, mais aussi une sorte de réflecteur, un témoin, un double du spectateur. A travers l’équipée de ce drôle de tandem, Dino Risi livre une mordante satire de moeurs à l’italienne, bouffonne jusqu’au vertige, mais aussi une réflexion fébrile sur la souffrance, le dégoût de soi, la peur d’aimer et d’espérer. Et ce chef-d’oeuvre déroutant, ricanant, révèle sa seconde nature : un romantisme farouche, douloureux, bouleversant