La Boucle de Moisson (Yvelines)

Entre Mantes et Bonnières, la boucle de Moisson constitue le dernier méandre de la Seine en Île-de-France. Le site, isolé, est difficilement accessible malgré sa situation dans un secteur périurbain. Il ressemble à une presqu’île piquetée de boisement avec des cheminements et des voies qui la contournent.
La forêt, mise en place à la fin du XVIIIe siècle sous l’impulsion des derniers seigneurs de Moisson, était alors très ouverte. Aujourd’hui, la réserve naturelle bénéficie d’une spécificité paysagère : une juxtaposition de pelouses, de landes et de boisements. La valeur floristique du site provient d’un ensemble d’espèces végétales rares liées à ces milieux. Sur les coteaux calcaires se développent des pelouses et des boisements calcicoles. Des landes et des pelouses se concentrent sur la partie des terrasses alluviales. La grande lande à callune située à l’ouest de la forêt de Moisson est aujourd’hui protégée tandis qu’à l’est, les secteurs remblayés sont colonisés par les bruyères et les genêts.
La richesse ornithologique du site est remarquable. Une centaine d’espèces y nichent dont l’engoulevent d’Europe et l’œdicnème criard. On y trouve aussi des passereaux tel que le pipit des arbres, le pouillot fitis, la fauvette des jardins, le gros-bec, le gobemouche gris et la mésange boréale.
Pour les papillons, le territoire compte vingt-deux espèces protégées dont cinq au plan national.

source : réserves naturelles de France

Expérimentation de l’éco-pâturage sur la réserve régionale de la Boucle de Moisson

Dès ce début d’été, un troupeau d’une vingtaine de moutons et brebis de la race Suffolk* vont pâturer sur la réserve régionale de la Boucle de Moisson, dans des prairies situées au niveau de la petite carrière.

Le propriétaire du troupeau est Monsieur Gérard Ours, également maire de la commune de Mousseaux-sur-Seine. L’Agence des espaces verts (AEV), aménageur et gestionnaire du site, a signé avec lui une convention de mise à disposition de terrains pour une durée de 5 ans : l’AEV équipe les parcs de pâturage en clôtures, barrières et point d’eau. L’éleveur en a l’usage et s’engage à respecter un cahier d’usage précis (exs : période de pâturage des animaux, nombre d’animaux présents, pas de traitements phytosanitaires, pas d’affouragement ….).

Un bilan sera fait annuellement pour ajuster les principes de mise en œuvre, à la fois pour le bien-être des animaux et le bon entretien écologique des prairies.

Un mode de gestion écologique

Le pâturage ovin est un mode de gestion écologique. Il permet de remplacer l’usage des engins à moteur par des herbivores. Il contribue à réduire les émissions de CO2, protège le sol du tassement des machines et préserve par la même occasion insectes et micromammifères. Il évite aussi à la faune (et aux promeneurs !) d’être dérangés par les bruits mécaniques. Il présente enfin l’avantage d’offrir un résultat moins homogène qu’une fauche : les animaux consommant la végétation de façon aléatoire, piétinent plus par endroits que d’autres et laissent toujours des zones refuges pour la faune et la flore. Les moutons se nourrissent également des petits ligneux limitant ainsi la progression de la forêt.

La rotation, comme en culture, peut également être pratiquée. A Moisson, ce sont deux parcs clos qui ont été installés, sur une surface de 35 hectares, pour une mise en pâturage en alternance. Un couloir de près de 6,5 hectares a été laissé entre les deux afin de faciliter la circulation du gros gibier (notamment les sangliers) et éviter que celui-ci ne détruise les clôtures en place.

A Moisson, la gestion du site consiste à conserver la mosaïque de végétations ouvertes (non boisées) qui s’est développée depuis la fin des activités industrielles (la réserve est une ancienne carrière) : landes, pelouses sur sol sablonneux, fourrés d’ajoncs, zones dénudées de pierriers, ceinture boisée de chênes…Ces milieux naturels diversifiés abritent de nombreuses espèces d’insectes (criquets, grillons, papillons), de plantes et d’oiseaux, pour certaines très rares en Île-de-France.

Si le pâturage ovin mis en place offre des résultats concluants pour la préservation de cette faune et flore, la création de nouveaux parcs pourra être envisagée sur d’autres secteurs de la Réserve.

Un atout pour l’accueil du public

La présence d’un troupeau sur le site, a fortiori d’animaux de race rustique, est un atout pour la promenade ! Elle constitue une source d’agrément supplémentaire, en particulier pour les enfants. Elle est aussi l’occasion de redécouvrir une pratique ancestrale, le pastoralisme, en rappelant ses bénéfices sur les milieux, tout en remettant au goût du jour des races domestiques abandonnées.

L’observation sera possible jusqu’au mois d’octobre. Ensuite, retour à la bergerie….

* La race ovine Suffolk est une race ovine rustique originaire du Royaume-Uni, introduite en France à la fin du XIXème siècle.

Agence des espaces verts de la Région Île-de-France

La dernière boucle de Seine en Île-de-France

À 80 km en aval de Paris, la Seine fait une double-boucle entre Mantes et Bonnières. La première, au Nord-Ouest de Mantes-la-Jolie, est la boucle de Moisson. À l’intérieur de cette boucle, sur les communes de Moisson et Mousseaux-sur-Seine, la Réserve naturelle régionale de la Boucle de Moisson s’étend sur une surface d’environ 310 hectares. Dans cette vallée de la Seine, les reliefs sont érodés et la boucle de Moisson constitue un espace à part, difficilement accessible. Seule une route, la D124, la traverse. Cette situation permet une meilleure préservation du site. Aujourd’hui la boucle ressemble à une presqu’île, piquetée de boisements. Elle est confortée par les cheminements et les voies qui la contournent. Dans cette terre d’exception, seuls les piétons, les cyclistes et les cavaliers sont invités à circuler sur les chemins. À cet effet, un sentier de petite randonnée a été aménagé sur son périmètre. Il permet de découvrir ce site lumineux mais aussi de le préserver en se promenant uniquement sur les contours.

Du fief du seigneur de la Roche-Guyon aux carrières de sable

Le nom de la boucle de Moisson semble provenir de la végétation en place : Moisson, du latin muscus, désigne la mousse qui pousse sur les terres imprégnées d’eau. La situation du village en bord de Seine semble justifier un tel nom.
Ce sont donc ces terres humides et marécageuses que le seigneur de la Roche-Guyon fit siennes. Sa forteresse, bâtie dans la roche des falaises qui dominent la Seine, lui offrit une situation stratégique idéale.
Ce fief devient, au XVIIIe siècle, un territoire de choix pour la viticulture, l’activité phare de l’époque. D’autres productions se déploient, comme la culture de l’asperge et des noyers.
C’est vers 1750 que l’essentiel du massif forestier se constitue sur la boucle, face au château de la Roche-Guyon, sous l’impulsion des derniers seigneurs de Moisson, touchés alors par une crise viticole.
Le déclin de la viticulture se poursuit au XIXe siècle : les terres de la boucle de Moisson sont alors reconverties dans le maraîchage ainsi que dans les cultures fruitières.
La forêt, elle, est rachetée par une puissante famille industrielle. Elle connaît diverses utilisations à partir de cette époque. Les Lebaudy, premiers acheteurs, y installent leur usine de fabrication de ballons dirigeables. Mais avec la première Guerre mondiale, la production cesse, l’usine est démontée et cette plaine de la ballonnière n’est plus qu’une lande de genêts.
En 1947, la boucle de Moisson sert de site de rassemblement de la jeunesse scout : un « Jamborée » accueille près de 30 000 scouts et 300 000 visiteurs. Elle connaît dans le même temps une période d’aménagements lourds pour l’environnement : goudronnage de routes, mise en place d’un réseau d’électricité et d’eau, etc.
Vendu en 1949, le site de Moisson est alors déboisé avant d’être exploité par la Compagnie des Sablières de la Seine. Les gisements d’alluvions de la boucle alimentent en matériaux le bassin de Paris. En 1992, la Région acquiert le domaine.

Une double certification …

Le territoire est classé  Natura 2000, illustrant sa reconnaissance à l’échelle européenne. Et du fait de sa grande valeur floristique, faunistique et géologique, la boucle de Moisson a également été classée Réserve naturelle régionale en 2009. Le site présente en effet un intérêt exceptionnel pour la région, qui se caractérise par la présence d’habitats et d’espèces rarissimes et à très forte valeur patrimoniale en Île-de-France.

… pour préserver une biodiversité rare

L’intérêt zoologique majeur de la réserve est la diversité exceptionnelle de sa faune : 109 espèces d’oiseaux ont été recensées, dont 59 nicheuses et 16 espèces remarquables à l’échelle francilienne.
Parmi elles, on trouve l’Alouette lulu, le Tarier des prés et l’Oedicnème criard. Reconnaissable à son cri crépusculaire, il arrive dans la région à la fin du mois de février pour repartir migrer vers les péninsules ibériques et l’Afrique du Nord en octobre. A Moisson, il apprécie tout particulièrement les milieux perturbés rocailleux, à l’image des steppes africaines.
Landes, baies et bois abritent également nombre de ses congénères comme l’Engoulevent d’Europe, le Torcol fourmilier et le Pic noir.
Moisson abrite également 218 espèces de papillons comme le Demi-deuil ou la Mélitée du Mélampre.
D’autres espèces s’y abritent, comme le synuque des bois, la mante religieuse, le grillon d’Italie ou encore la vipère péliade.
Quant à la valeur floristique du site, elle provient d’un ensemble d’espèces végétales rares. Les pelouses de thym et de sedum, exceptionnelles en région Île-de-France, possèdent un cortège rare d’espèces floristiques à l’échelle du Bassin parisien. Elles occupent pour partie des sols remaniés.
Moisson se caractérise également par la présence de pelouses sablonneuses, qui abritent la rarissime laîche des sables. Enfin, dans sa Chênaie pousse le Chêne tauzin, espèce méridionale réputée.

 

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phoca_thumb_l_Moisson_001La boucle de Moisson ( PR 1 ) du  topo guide des Yvelines démarre dans le village de Mousseaux  situé à 15 km de Mantes.

Nous sommes au coeur d’une réserve naturelle régionale se caractérisant par une grande bio diversité et des paysages  vraiment originaux.

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